Dans l'histoire du Japon, la période Heian (794-1185) est une des plus agitées. La lignée impériale régnante va d'abord développer une société prospère et brillante. Influencés par les religieux bouddhistes dont le mouvement se développe de plus en plus, les Heian vont entamer une série de changements sociaux et de réformes culturelles majeure. Nara, l'ancienne capitale est abandonnée pour le site de Heian-Kyo (actuel Kyôto). Les empereurs successifs vont faire de leur nouvelle capitale le centre de la culture nippone de l'époque. Cette période restera d'ailleurs comme l'apogée de l'élégance et du raffinement à la japonaise. Passionnés par les arts et les loisirs auxquels ils s'adonnent, les dirigeants vont pourtant en oublier leurs obligations gouvernantes et administratives. Dans les provinces, les familles de samouraïs, la classe guerrière japonaise, vont profiter du mécontentement général pour prendre le pouvoir et revenir à des valeurs morales plus traditionnelles : honneur et culture militaire.
Depuis cet épisode, les samouraïs sont souvent intervenus dans l'histoire du Japon. Réglant souvent des situations de crise, entraînant parfois le chaos dans l'archipel, leurs interventions souvent musclées ont toujours été régulées par un code de l'honneur très strict. La figure du samouraï est devenue mythique au Japon, souvent représentée au cinéma notamment dans les films du grand metteur en scène japonais Akira Kurosawa. Toujours représenté à cheval, muni d'un katana (sabre) ou d'un arc, le samouraï est souvent perçu comme un héros national et a sans doute influencé les kamikazes de la seconde guerre mondiale dont le but était de se sacrifier pour le bien du pays.
Chaque année dans la petite ville de Soma, au centre du Japon dans la préfecture de Fukushima, on rend donc hommage aux samouraïs, à la tradition équestre et chevaleresque et au code d'honneur qu'ils établirent en leur temps. La région est rurale et paysanne et c'est un haut lieu de l'élevage équestre. Ici, on est fier d'exhiber dans la courette de sa ferme des bêtes au pedigree parfois exceptionnel. On tombe de temps à autre sur des chevaux de trait semblables aux Percherons français. Mais la majorité des animaux sont d'anciens chevaux de courses, issus de croisements et appelés Kattu-Keiba. Les animaux sont habituellement utilisés pour l'agriculture et les labours, mais une fois dans l'année, ils se transforment en chevaux de parade.
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